Dans les coulisses de la création de mascottes

Une mascotte, qu’est-ce que c’est ?

Une mascotte, c’est un personnage facilement identifiable qui vient renforcer l’image d’une marque ou d’une entreprise. Dans le domaine sportif, elles sont très fréquentes pour personnifier et différencier les clubs lors de compétitions, notamment aux États-Unis.

Dans le cadre d’une marque, elle permet de transmettre des valeurs, une personnalité, un état d’esprit auquel le consommateur peut s’identifier.

On peut citer l’exemple de Cetelem, Footix, Michelin, Michel & Augustin, Duracell, mais aussi M&M’s, Mr. Propre, Ronald Mc Donald…

Voici un de mes projets

L’Atelier V est une marque végétarienne, connue depuis 2015 pour ses délicieux houmous, qui se sont fait une jolie place dans les magasins bios.

Pour le lancement de sa nouvelle gamme de produits (des crumbles de légumes et légumineuses), l’atelier souhaitait agrémenter ses packagings de saynètes humoristiques représentant les légumes concernés.

L’idée n’était pas à l’origine d’en faire des mascottes, mais c’est ce que j’aime le plus dans les projets graphiques : les idées sont comme des bulles de savon emportées par le vent, elles éclatent parfois en chemin, et celles qui poursuivent le voyage ne vont pas toujours là où on les attendait au départ !

Le studio graphique en charge du projet (Oz Idea, à Vannes) avait montré mon travail à la marque, qui appréciait en particulier le ton et le graphisme de ma série de rennes de Noël.

Même si le style était donc assez défini, j’ai quand même fait plusieurs propositions. C’est important d’apporter des pistes de discussion au démarrage d’un projet, ces premiers échanges permettent de bien cerner les attentes du client et surtout de s’adapter à sa dynamique (mon planning ne s’articule pas de la même façon si le client répond très vite ou bien lentement, par exemple). En l’occurrence, l’Atelier V répond vite, et est précis dans ses retours, toutes les conditions sont réunies pour faire du bon travail !

Nous travaillons ensemble pour constituer une tribu de légumes expressifs, qui viendront raconter des histoires en deux vignettes sur les packagings (une au recto et une au verso). L’idée, c’est d’égrener au fil des recettes les stratégies les plus improbables mises en place par les légumes pour ne pas finir mangés.

Mais tout bouge très vite lors d’un lancement de gamme !

Pendant que je dessine, Oz Idea fait ses propositions de packaging, et l’atelier V affine son positionnement et ses contraintes techniques.

C’est une phase de « ping-pong » à trois joueurs, ou chaque proposition de l’un rebondit sur le travail de l’autre…

Et c’est finalement Charlotte, fraîchement arrivée au poste de Responsable Innovation au sein de l’Atelier V, qui a attrapé la balle au bond et a apporté un nouveau souffle au projet en recentrant l’illustration autour des légumineuses : ces graines à l’origine des houmous déjà existants servent aussi d’apports en fibres et protéines végétales dans les nouvelles recettes conçues par la marque.

Le packaging a alors pris une direction plus photographique, et je me suis attelée à la création de cinq personnages similaires par leur forme, mais aux personnalités bien distinctes, qui cette fois-ci, allaient pouvoir devenir les mascottes de la marque !

Les saynètes ne sont plus l’élément phare du packaging (pour faire la part belle aux photos produits), mais plutôt un clin d’œil de la marque, qui conserve l’idée des personnages à deux doigts de se faire manger en transformant le V d’Atelier V en monstre léguminovore.

Et non contentes d’avoir trouvé leur place sur les packagings en rayons, les 5 mascottes légumineuses renforcent le capital sympathie de la marque en s’invitant un peu partout dans leur communication, notamment sur les réseaux sociaux ! Leur présence transforme les photos en histoires à inventer, et commence à tisser une jolie relation avec le consommateur.